Peut-on être TROP gentil et est-ce un mal ?

Pour continuer sur ma lancée sur la gentillesse, la question du jour est "Peut-on être TROP gentil et est-ce un mal ?"

TROP, par définition désigne un excès, une limite dépassée. "Etre trop gentil" signifierait qu'il y a une mesure à la gentillesse et qu'il y aurait une valeur limite, qui serait acceptable. Au-delà, on serait alors "TROP" gentil... Déjà, selon moi, il est extrêmement difficile de mesurer la gentillesse...

Doit-on utiliser une mesure extrinsèque (qui n'est pas propre à chaque individu) tel que le temps investi, l'argent ? Seulement on se rend bien compte du ridicule de ces indices pour mesurer la gentillesse. En effet, tout le monde ne dispose pas du même potentiel de départ. Une heure de temps ne représente pas du tout la même chose entre quelqu'un qui est très occupé et quelqu'un qui l'est moins. De même, 100 euros n'a pas la même valeur selon les revenus de la personne qui les donne. Alors on pourrait effectuer le ratio "temps donné/ temps libre", "argent donné / revenus"... Mais dans ce cas-là on omettrait complètement l'ampleur de l'action pour la réduire à un simple pourcentage...

Devrait-on alors utiliser une mesure intrinsèque (propre à chaque individu) pour mesurer la gentillesse ? Dans ce cas-là, le plus dur serait de trouver un barème de notation... Une même action réalisé par deux personnes différentes n'a pas forcement la même "valeur de gentillesse". Selon moi, il faut évaluer les intentions derrière l'action presque plus que l'action elle-même... Et ça n'est pas facile à noter. Même pour la personne elle-même.

En fait, je ne m'étais encore jamais vraiment interroger sur une éventuelle valeur de la gentillesse. Peut-être parce que la mesurer enlèverait un peu la part de magie qui accompagne cette mentalité. L'un de ces principes est justement que l'on ne compte pas ! Finalement, je dirais que la gentillesse ne se mesure pas. Elle est là ou elle n'est pas là. Mais ça n'est que mon avis bien sûr...

Imaginons que l'on puisse noter la gentillesse, où placerait-on la limite à "TROP" gentil ? Est ce qu'il faudrait réduire l'acte de gentillesse si celui-ci était excessif pour rentrer dans la "normalité" ? C'est à ce moment-là que l'idée de "TROP gentil" devient ridicule. En effet, si la gentillesse est un état d'esprit, l'idée de réduire l'acte va à l'encontre de la définition même de gentillesse. Ça n'est alors pas vraiment réduire sa gentillesse mais faire l'inverse... Attention, je ne dis pas qu'on tombe dans la méchanceté. Mais on renie une part de nos valeurs en réduisant notre gentillesse...

J'irais même plus loin en disant que selon moi, on n’est jamais ASSEZ gentil. On peut toujours faire plus, donner plus...

Maintenant, je pense que tout le monde ne partage pas mon avis. Donc imaginons qu'on peut être "TROP" gentil... Il reste à savoir si c'est mal. Et là, je dirais que bien sûr, l'excès n'est jamais bon... Mais pourtant, concernant la gentillesse, je suis plus mitigée.

Un jour, avec des amis, nous avons discuté du fait d'être trop gentil. Certains d'entre eux me disait à quelle point ça pouvait leur peser d'être trop gentil, de constamment donner, de dire OUI, de faire plaisir tout le temps... D'un certain coté, je les ai compris. Mais je n'ai jamais vraiment ressenti ça. Parfois, je me dis que j'en ai trop fait, que j'ai trop donné. Mais finalement, je constate que j'aurais pu en faire bien plus. Alors je trouve que je suis toujours raisonnable. Je pense que mes amis sont bien plus gentil que moi (en tout cas intrinsèquement) et c'est pour ça que je n'ai jamais vraiment ressenti de malaise.

Je me dis finalement, plutôt que d'abaisser ses niveaux d'actions, il vaut peut-être mieux augmenter sa limite intérieure... Ainsi, on n'est jamais trop gentil, et on ne se torture pas l'esprit...